Société d'Emulation de l'Ain

 Vie et Actualités :

SORTIE 2019

  • 29 juin 2019 : THOISSEY
    • 8H30 :départ  en co voiturage - rassemblement au Carrefour Market de St Denis les Bourg 
    • 9H30 : Thoissey - Place du Collège
      • visite du vieux Thoissey : Ursulines, traoules, église avec les tableaux de Sarabat, traces du collège, chapelle de l'Hôtel Dieu, Maison Lorin, Jeanne Sandelion
    • 12H30 :: déjeuner au restaurant COTE SAONE
    • 14H45 : salle du Conseil Municipal : conférence sur l'évolution socio économique de Thoissey aux 17 ème et 18 ème siècles
    • Statue de Marchand : exposé de Patrick SUBREVILLE
    • Château de Challes
    • Apothiciairerie (3 €)

CONFERENCES 2019

  • 18 septembre 2019 : "CONTRUCTION DE LA LIGNE DE CHEMIN DE FER DE LA DOMBES ET LA CATASTROPHE DU 10 SEPTEMBRE 1921" par Christian MILLET
  • 16 octobre 2019 : " Maurice GENEVOIS, porte parole de ceux de 14" par Marie-Françoise BERRENDONNER
  • 13 novembre 2019 : "Roland DORGELES (prix Femina 2019 pour les Croix de Bois) un écrivain aviatur entre Montmartre, Bourg et Ambérieu par Alain GROS
  • 11 décembre 2019 : "Le traité de Versailles et les rapports franco-allemands " par Patick SUBREVILLE

A VOIR...

  • 13 octobre 2019 : SALON DU LIVRE à Oyonnax
  • 19 et 20 octobre 2019 : COLLOQUE ABBS à Auxerre (Les voyages)

 


 

 Conférence d'Alain GROS sur Roland DORGELES

le mercredi 13 novembre 2019

Né à Amiens en 1885 mais dit à 20 ans être né à Montmartre.

Journaliste, il a fréquenté une équipe d’originaux talentueux qu’il rencontre dans les « caboulots » (Utrillo, Mac Orlan…). Employé par plusieurs journaux (Paris Journal, Le Rire, La Vie Parisienne), il y fréquente Alain FOURNIER, APPOLINAIRE, Colette, Jules RENARD. Il se livre à des mystifications dont la plus célèbre est l’exposition BORONALI (Aliboron).

CLEMENCEAU le prend dans son journal – L’homme libre -.Pour DORGELES, c’est son « patron » qui le pistonne quand, en 1914, il veut aller au front car il ne veut être « ni émasculé ni lâche ».

Envoyé dans la section mitrailleuse du 39ème RI, il écrit presque journellement à sa mère et à sa bonne amie Mado à laquelle il ne cache aucun des terribles évènements auxquels il participe alors qu’il les dissimule à sa mère.

Caporal en 1915. Bon nombre de ses amis sont morts. Il se fait muter dans l’aviation à Longvic puis à Ambérieu en 1916. Lors de l’épreuve du brevet de pilote, son avion s’écrase et il reste alors 9 heures dans le coma.

Envoyé en convalescence à l’Hôtel Dieu de Bourg, il fait rire les blessés et écrit les premières pages des Croix de Bois sur une table du Café Français.

Mado l’abandonne, il souffre de la tête et termine la guerre comme inspecteur de l’aviation.

Démobilisé le 1er avril 1919, il publie le même jour LES CROIX DE BOIS chez Albin Michel. Il désire faire partager la vie humble des tranchées, la fraternité des poilus car beaucoup d’écrivains ne l’ont pas vue.

Il n’a pas obtenu le prix Goncourt mais le prix Fémina. En 1929, il entre à l’Académie Goncourt et crée l’Association des écrivains combattants.

Ses lettres à Mado lui ont été renvoyées longtemps après la guerre...

 


 

Conférence de Patrick SUBREVILLE

le mercredi 11 décembre 2019

sur le TRAITE DE VERSAILLES du 28 juin 1919

L’orateur insiste sur la complexité du traité, compromis entre des intérêts très divers chez les alliés :

  • L’américain Thomas WILSON arrive avec un programme généreux, les 14 points, mais il ne connaît rien de l’Europe.
  • L’anglais David LLOYD GEORGE pense commerce et rempart contre le bolchevisme.
  • Le français Georges CLEMENCEAU veut avant tout prémunir la France d’un danger germanique d’où le choix de Versailles pour oublier la défaite de 1870 et la proclamation de l’empire allemand.

Les allemands ne se sentent pas vaincus : s’ils ont perdu 1 800 000 hommes, leur territoire n’a pas souffert. L’opinion n’a pas accepté l’armistice, l’armée est acclamée qui se sent trahie par les politiques.

De plus, ils ne sont pas admis aux discussions du Congrès de la paix. On ne les convoque qu’en mai pour leur communiquer les clauses du traité (440 articles) très dures : perte de territoires (Alsace – Dantzig – Poznanie – Eupen et Malmedy – colonies) ; dissolution de l’armée, destruction de la flotte…

Enfin, considérés comme responsables de la guerre (art 191), ils devront payer des réparations.

Les représentants allemands sont convoqués pour la signature du traité dans la Galerie des Glaces devant 5 gueules cassées et on les fait sortir par la petite porte. Tout est fait pour les humilier.

Adolf HITLER ne l’oubliera jamais et fera tout pour supprimer ce diktat.

 


Conférence de Marie-Hélène DUBOIS

le mercredi 6 février 2020

 sur « Quelques aspects de Marcel PROUST »

La biographie de l’auteur et la chronologie de ses œuvres occupent la 1ère partie de l’exposé.

Né en 1871 dans une famille bourgeoise, asthmatique dès l’âge de 10 ans, hypersensible et très attaché à sa mère qu’il perd en 1905.

Fasciné par les aristocrates qu’il cotoie et dépeint dans son œuvre, il partage sa vie entre Illiers près de Chartres (Combray, la maison de l’enfance), Cabourg et Paris boulevard Haussmann.

Sa première œuvre, « Contre Sainte Beuve » paraît en 1909.

Puis, en 1913, le 1er tome des 7 composant « Du côté de chez Swann » (bien que d’abord refusé par André GIDE). « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » en 1919 lui valent le prix Goncourt

Enfin, Sodome et Gomorrhe en 1921

Les autres sont publiés après sa mort (en 1922, il est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris) notamment « La prisonnière », « Albertine disparue », « Le temps retrouvé » constituant l’ensemble de « A la recherche du temps perdu ».

Quelques thèmes chers à Proust :

  • Mémoire et souvenir (cf « la madeleine ») : la réminiscence involontaire bien supérieure à la mémoire volontaire.
  • La vie provinciale décrite avec humour : tante Léonie qui ne dort jamais ….les gens que l’on ne connaît pas….
  • La poésie de la nature : les pommiers en Normandie…
  • La mort : celle de la grand-mère, de Swann, de Bergotte (Anatole France)
  • L’art : qui perce le mystère de la beauté

Conclusion :

Il faut dépasser les phrases longues qui en rebutent plus et retenir quelques pépites :

« les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus.. »

« nous avons tous un lieu où est notre cœur… »

« la seule vie …réellement vécue, c’est la littérature… »



Conférence d'Alain RAVOYARD

le mercredi 4 mars 2020

sur "Le château de Béost"

      Le domaine de Béost se trouve sur la commune de Vonnas, on discute pour savoir s’il est en Dombes ou en Bresse. La limite géographique de la Dombes étant la vallée de la Veyle, le domaine de Béost peut être considéré comme le pied dombiste de Vonnas.

      Lieu de peuplement ancien, traversé par une voie romaine, on y a trouvé des silex, des monnaies, des tuiles, des tombes, des restes de villas gallo romaines.

      Au Moyen Age, 6 fiefs se partageaient le territoire dont Béost qui, au XII ème siècle, était une maison forte. Henri de Béost était le vassal des sires de Bâgé.

      Par mariage ou héritage, le domaine passe aux familles de Marmont, de Monpey qui fait construire la chapelle.

      En 1785, Jérôme AUDRAS, conseiller au Parlement de Trévoux achète Béost et fait construire le château. Le 26 juillet 1789, les paysans attaquent le château qui n’est pas brûlé grâce à l’intendant qui a ouvert la cave aux assaillants.

      Jean-Mathieu AUDRAS reprend le domaine à la Restauration et est nommé maire de Vonnas puis élu conseiller général de l’Ain en 1836. Lui et son fils Ferdinand font beaucoup pour le développement de la commune : gare en 1854, ponts, route, nouvelle église.

      Au château, on plante un parc à l’anglaise, on impose aux fermiers des méthodes modernes d’agriculture.

      Albert AUDRAS n’ayant que des filles, le domaine passe à la famille de GATELLIER qui le possède toujours.

      Le domaine de Béost est classé monument historique en 2016 parce que c’est un ensemble complet : château, communs, bâtiments de ferme, étang, champs, forêt.

      Le château n’est pas visitable sauf la chapelle. Il accueille néanmoins des concerts de Cuivres en Dombes.


Conférence le 14 avril 2022 d’André QUEZEL : le lycée Carriat

Ancien élève du lycée Carriat, l’orateur, très attaché à son établissement, se propose à l’aide de ses souvenirs et de très nombreux documents, de retracer l’histoire de Carriat et, avec l’intervention de l’actuel proviseur, de présenter sa situation en 2022.

Le fondateur, Joseph Marie François CARRIAT, né à Bourg en Bresse en 1810 de parents marchands drapiers, a fait une carrière de courtier en joaillerie. Mort en 1875 à Bourg où il était venu finir ses jours, il léguait à la ville 400 000 francs or à charge de construire un établissement d’enseignement pratique destiné aux filles comme aux garçons dans un esprit de promotion sociale.

Le bâtiment qui s’élève bientôt sur le clos Pinard abrite, outre des ateliers de menuiserie et de métallurgie, des cours de chimie ménagère, une école de musique vocale et instrumentale, des cours de mathématiques, calligraphie, dessin, géographie ainsi que des cours du soir ouverts à tous dès 1882.

Après Messieurs LOUP (1882-1904) et ROBELET (1904-1926), monsieur AMIOT dirige l’institution Carriat qui devient en 1941 un collège moderne et technique. Dès 1935, le Conseil Général émet le vœu d’agrandir Carriat et on achète pour cela le clos Tardy à Bel Air en 1939.

Ce n’est qu’en 1955 que la 1ère pierre est posée par le maire Monsieur MERCIER. La 1ère rentrée du lycée neuf dû aux architectes DOSSE, a lieu en 1958.

Monsieur CHAPUIS, proviseur actuel, présente ensuite son lycée polyvalent qui compte 2 300 élèves dont 300 BTS. Carriat, très agrandi depuis ces dernières années, possède également une section sécurité, une section sportive, un secteur d’apprentissage avec le GRETA et pratique le partenariat avec les entreprises burgiennes (Renault Trucks, Mécabourg…). Il est prévu d’ajouter une piscine au terrain de sport, lieu d’évolution du GS Carriat.


 Conférence du 12 mai 2022 par Patrick SUBREVILLE : Bismarck, guerre de 70-71-Napoléon III

Fin connaisseur de l’Allemagne et de Bismarck en particulier, le conférencier nous fait profiter de sa vaste érudition pour expliquer l’épisode un peu oublié de la « guerre de septante », occulté qu’il est par le soulèvement sanglant de la Commune.

Il s’attache à décrire les protagonistes du conflit, leurs motivations, leurs craintes et leurs espoirs ainsi que les idées qu’ils se font de leurs adversaires.

D’abord, Napoléon III, l’empereur déchu, malade et mal informé qui, jusqu’à sa mort en 1873, redoute qu’on le considère comme un lâche à cause de sa reddition à Sedan.

Puis 2 généraux prussiens, von ROON, géographe et philosophe, von MOLTKE, fin stratège dont l devise est « d’abord calculer, ensuite oser » tout un programme ! tous 2 veulent casser la France.

Enfin Bismarck le ministre, un civil quoique porteur de l’uniforme. Son objectif est de réunir tous les états allemands sous la direction de la Prusse. Il veut venger l’humiliation infligée à son pays par Napoléon 1er à Iéna en 1806. Un domine de la famille Bismarck avait été saccagé, le personnel molesté, une généalogie familiale détruite. Il fallait donc se doter d’une armée solide, nombreuse, bien équipée et entraînée avec des objectifs bien définis.

Bismarck connaît bien la France, il a voyagé de Biarritz au Pont du Gard, il parle le français et apprécie le champagne. Le rapport von Schlieffen donne un bon exemple de ce qu’il pense des français : légers, insouciants, nonchalants. Cela se voit sur la politique militaire, armée dispersée sur trop de terrains d’intervention (Crimée, Mexique, Afrique), bon armement et braves soldats mis mal commandés et renseignements mal utilisés ou ignorés.

Il va donc exploiter ces défauts pour amener Napoléon III à déclarer la guerre (la dépêche d’Ems), culbuter les armées françaises, mettre le siège devant Paris et, le 18 janvier 1871, faire proclamer son roi Empereur d’Allemagne.

Le traité de Francfort livrant l’Alsace Moselle aux allemands vient clore ce malheureux épisode de l’histoire de France.

Et l’orateur conclut par la lecture de 2 passages de la littérature française : le Dormeur du Val » de Rimbaud  et « la Dernière Classe » de Daudet.


 CONFERENCE de Robert PHILIPOT le jeudi 23 juin 2022 : Samuel GUICHENON

Samuel GUICHENON est né en 1607 dans une famille protestante. Son grand père Sidrach était imprimeur à Châtillon ; son père Grégoire, médecin à Bourg, était très apprécié mais en était parti en 1597 pour Mâcon parce que les chanoines de Notre Dame multipliaient les vexations envers lui et voulaient même l’emprisonner.

Samuel baptisé dans le temple de Pont de Veyle, jeune homme « d’humeur prodigue et de cœur tendre «  fait des études de droit à Annonnay, puis à Lyon. Il est docteur en droit à 18 ans. Il siège au Présidial de Bourg et s’interroge beaucoup sur la foi.

Le chanoine BISTAC l’envoie en Italie. A Assise, il aurait eu une vision de St François ce qui l’amène à abjurer à Lyon chez l’archevêque Alphonse de Richelieu.

Lieutenant du juge à Châtillon puis avocat à Bourg en 1630, il y fréquente les premiers académiciens français, BACHET de MEZIRIAT, Nicolas FARET et VAUGELAS. Il commence des recherches généalogiques, consulte Pierre D’HOZIER, la Chambre des Comptes de Savoie dans l’intention d’écrire l’histoire de la Bresse.

Premier syndic de Bourg en 1638, il met en ordre les archives de la ville et travaille à l’attribution du Collège de la ville aux Jésuites.

L’Histoire de la Bresse est imprimée à Lyon en 1645, puis l’Histoire de Savoie en 1660, ce qui lui vaut de nombreuses distinctions : historiographe du roi, comte palatin, chevalier de St Maurice et St Lazare, historiographe de France.

Son Histoire de Dombes a le malheur de déplaire à la Grande Mademoiselle qui refuse de l’éditer et donne même 3000 écus d’or à ses héritiers pour les empêcher de publier.

Samuel GUICHENON eut 3 femmes : Isabeau HURET morte en 1632 sans enfant, Claudine PAULIN morte en 1660 et Françoise de PUGET. Il meurt le 8 septembre 1664 et est inhumé aux Jacobins.

Par testament, il avait donné la tutelle des enfants de sa seconde femme à la 3ème . Testament cassé par les parents de Claudine PAULIN. Un tuteur est nommé qui vend tout. Les livres et papiers seraient à la faculté de médecine de Montpellier.

Son arrière petit neveu, Thomas RIBOUD, fondateur de la Société d’Emulation en 1783, lui accorde un « style terne mais pas niais » et lui reproche de ne s’intéresser qu’aux princes et aux nobles et de négliger le peuple.


 Conférence de Marc ROCHET le Jeudi 8 septembre 2022 :

La vie passionnée et tourmentée d’André Marie AMPERE

Né à Lyon le 20 janvier 1775, fils d’un soyeux, il vit son enfance à Poleymieux. Eduqué par son père qui lui donne le goût de la lecture, il apprend à lire dans BUFFON, dévore l’Encyclopédie et des ouvrages de mathématiques en latin.

A 13 ans, il s’intéresse au calcul différentiel et, à 16, il demande à l’Assemblée l’adoption du système décimal.

En 1793, son père est guillotiné et sa famille est ruinée. Epoux de Julie CARON en 1779, il est le père d’un fils. En 1802, il est professeur à l’Eole Central de Bourg en Bresse et fait une conférence à la Société d’Emulation sur « la théorie mathématique du jeu » devant LALANDE et Thomas RIBOUD.

En 1803, il repart à Lyon mais sa femme meurt peu après son retour. Remarié en 1806, père d’une fille, mais ce mariage ne dure pas.

A Paris, il travaille avec Gay LUSSAC, entre en 1814 à l’Académie des Sciences. Professeur à Polytechnique, puis inspecteur, il meurt à Marseille le 10 juin 1836. Il repose au cimetière de Montmartre.

Curieux de toutes les sciences, il fait de la chimie (étude des gaz) et surtout de la physique. Il travaille sur l’électromagnétisme et réalise le 1er électro aimant. D’après Marseille, c’est le « Newton de l’électricité ».

C’est aussi un philosophe et publie un Essai sur la philosophie des sciences.

Enfin, c’est un poète, auteur de plusieurs poèmes dont « Que j’aime à m’égarer… »

Désintéressé, fidèle en amitié, modeste, il voulait se perfectionner lui-même et les homme, il était aussi distrait et moqué pour cela par ses élèves quand il confondait son mouchoir avec le chiffon à craie, mais généreux.

Il a logé pendant 2 ans l’étudiant OZANAVA.

Bref, un personnage que l’assistance a été ravie de mieux connaître.

 

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Siret 510 983 141 00019